Les avortements

Qu’est-ce qu’un avortement ?

Il est considéré comme avortement une gestation interrompue avant terme (y compris veau vivant) ou d’un animal mort-né ou succombant dans les 12h suivant la naissance, à l’exclusion des avortements d’origine manifestement accidentelle.

Il faut dépasser 42 jours de gestation pour parler de fœtus. Avant ce stade, on parle de mortalité embryonnaire.

Pendant longtemps, la définition légale de l’avortement incluait les veaux nés vivant et mourant dans les 48h après la naissance.

Les causes d’avortements

Les causes d’avortements restent inconnues dans 60% des cas car les avortements sont le plus souvent isolées ! Les avortements peuvent avoir des origines diverses : on distingue les causes infectieuses (dues à des agents pathogènes) des causes non infectieuses. Les avortements en série sont le plus souvent dus à des maladies contagieuses qui peuvent provoquer des pertes importantes. Il est donc fondamental de déterminer leur cause dès que plusieurs avortements surviennent.

Causes non infectieuses
Causes mécaniques
Bousculade, coup de corne, problème utérin ou placentaire, veau malformé
Origine alimentaire
Intoxication végétale, mycotoxines, polluants alimentaires (nitrates, plomb, peintures)
Origine médicamenteuse
Glucocorticoïdes, Lévamisole
Causes infectieuses et parasitaires
Causes infectieuses
* Brucellose (contamination par voie digestive à partie de produits d’avortements, sécrétions vaginales)
* BVD (transmise par contact avec des bovins infectés et par voie placentaire de la vache au fœtus)
* Fièvre Q (transmission par inhalation de particules contaminées par des produits d’avortement et par les tiques)
* Ehrlichiose (transmise par les tiques)
* Salmonellose (contamination par l’eau ou des aliments souillées par de la terre ou par des déjections d’autres animaux, de leurs congénères ou d’êtres humains)
* Leptospirose (transmission par voie cutanée et orale via urine de rongeurs, eau contaminée)
* Listériose (fourrages ou ensilages contaminés par de la terre souillée et mal conservés)
* Chlamydiose (contamination par voie digestive à partir de produits d’avortements, sécrétions vaginales, bouses, lait)
* La fièvre Catharrale Ovine (contamination suite à une piqûre de culicoïde contaminé par ce virus)
* Le virus de Schmallenberg (contamination suite à une piqûre de culicoïde contaminé par ce virus)
Maladie parasitaire
Néosporose (transmission verticale de la mère au veau et/ou horizontale par ingestion d’excréments de chiens)

Que dois-je faire si un avortement survient dans mon élevage ?

  • Chaque avortement, même isolée, est à déclaration obligatoire. Il faut appeler son vétérinaire sanitaire. Le cadre légal reste celui de la brucellose, maladie réglementée dont la France est indemne à ce jour.
  • Isoler la femelle qui a avorté pour limiter la contamination des congénères et de son environnement. Conserver les produits de l’avortement (placenta et avorton) à l’écart des autres animaux (chiens…) en attendant la visite du vétérinaire qui effectuera les prélèvements.
  • Appeler votre vétérinaire sanitaire : la déclaration des avortements est obligatoire dans le cadre de la surveillance Brucellose (dès le 1er avortement en élevage bovin).
  • En élevage laitier, le lait des femelles avortées doit être écarté de la consommation humaine et animale jusqu’à un résultat négatif en brucellose et jusqu’à l’arrêt des écoulements vaginaux.
  • Lors d’avortements en série :il est important de réfléchir à leur cause. Consultez votre vétérinaire. A cet égard, des protocoles ont été élaborés au niveau national avec des compétences pluridisciplinaires et au vu des connaissances disponibles.
  • Une fois le diagnostic établi, votre vétérinaire et votre GDS pourront vous conseiller au mieux sur les mesures les plus appropriées à mettre en place dans votre élevage.
  • Par mesures de biosécurité, le box de vêlage et l’ensemble du matériel de vêlage doit être nettoyé et désinfecté. Protégez-vous et votre entourage, certaines maladies abortives peuvent être transmises à l’homme.

Puis-je bénéficier d’une aide financière pour la réalisation d’analyses ?

L’État prend en charge le déplacement, la visite, les prélèvements et analyses pour la recherche de la Brucellose dès le premier avortement.
Pour ce qui est des analyses, le GDS prend en charge, pour ses adhérents, toute recherche sérologique en BVD, Néosporose et Fièvre Q dès lors que 2 avortements surviennent dans le même mois ou qu’il y a 3 avortements sur 9 mois. Une aide financière pour les autres analyses peut être apportée par votre GDS : n’hésitez pas à nous contacter pour plus d’informations.