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BOTULISME DANS LES MARAIS
Vous avez probablement entendu parler de mortalité importante d’oiseaux dans le marais de Brière, et de Grandlieu – en lien avec du botulisme, une maladie qui peut aussi concerner les bovins.
Le risque pour les bovins paraît pour l’instant relativement faible, car la toxine retrouvée n’est pas celle qui est généralement dangereuse pour les bovins.
Cependant compte tenu de la situation exceptionnelle, il vaut mieux rester vigilant.
Vous trouverez ci-dessous des informations & conseils généraux concernant cette maladie :
1. Quel est le risque pour les bovins ?
Le botulisme est une maladie causée par la bactérie Clostridium botulinum. Elle peut contaminer le sol, l’eau, ou la vase autour d’un cadavre. Ses toxines sont mortelles pour beaucoup d’espèces, dont les oiseaux et potentiellement les bovins.
La bactérie peut se multiplier fortement dans des conditions de chaleur + matière organique + manque d’oxygène (vasières, eaux stagnantes – d’autant plus cette année avec la sécheresse).
Toutefois les cas de mortalité bovine par botulisme dans le marais semblent assez rares, même s’il est souvent difficile de connaître la cause d’une mortalité avec certitude dans ces secteurs.
L’entérotoxémie, une autre cause de mort subite, est probablement beaucoup plus répandue. Elle est favorisée par un accès difficile à une eau claire et propre, ainsi que le parasitisme.
2. A quoi ça ressemble ?
Dans les marais, le 1er signe observé est une mortalité anormale des oiseaux.
Vous pouvez également voir des oiseaux avec une paralysie des pattes entraînant une démarche anormale, des ailes écartées et pendantes, incapables de relever la tête.
Chez les bovins, le botulisme se traduit aussi par une paralysie flasque, qui démarre en général par les pattes arrière et remonte progressivement vers l’avant. L’animal a donc du mal à marcher, puis se couche, et meurt – parfois brutalement.
3. Comment se protéger ?
L’observation quotidienne du troupeau est importante.
Autant que possible et surtout pendant les périodes chaudes et sèches, organisez l’abreuvement dans des bacs avec de l’eau dont vous maîtrisez la qualité.
Il existe un vaccin : en pratique il est surtout utilisé dans les élevages qui ont déjà été atteints, ou qui achètent du fumier de volaille.
Afin de limiter la contamination du milieu, la fédération de chasse renforce les collectes de cadavres d’oiseaux depuis plusieurs jours.
4. Que faire en cas de doute ?
Si vous retrouvez un bovin mort dans le marais, ou qui paraît atteint de paralysie, contactez votre vétérinaire. Celui-ci pourra si nécessaire réaliser les prélèvements adaptés pour confirmation par analyse de laboratoire.
Si votre vétérinaire confirme que l’animal présente des signes évocateurs de botulisme, il sera préférable de retirer le lot de la parcelle concernée.
5. Que faire si je retrouve des oiseaux morts ?
Ramassez le cadavre, qui pourrait être une source de contamination du terrain.
Contactez la fédération départementale de chasse au : 02.40.89.59.25, s’il ne s’agit pas d’un secteur qui était déjà connu atteint, elle pourra collecter le cadavre pour analyse.
Sinon, placez-le idéalement dans un bac à équarrissage étanche, ou à défaut dans la poubelle noire. Les cadavres d’oiseaux ne doivent jamais être jetés dans la fosse ou la fumière : ils pourraient se composter et libérer des toxines qui contamineraient ensuite vos parcelles lors d’épandage.
6. Fourrages
Le principal risque de botulisme pour les bovins concerne surtout les ensilages et enrubannages, lorsqu’ils ont été contaminés par des cadavres d’oiseaux ou rongeurs, des fientes, et du fumier de volaille. Le développement du botulisme dans un silo est empêché par la bonne acidification du tas. Ainsi, appliquez les règles habituelles de bonne confection des silos :
• Utilisez des barres d’effarouchement
• Anaérobiose (absence d’oxygène) : grâce à un tassage soigné, coupe suffisamment fine, taux de matière sèche maîtrisé.
• Le moins de terre possible : un matériel très propre pour tasser, une hauteur de coupe adaptée, idéalement une dalle béton.
• Silos étanches, et qui le restent : bâches de bonne qualité et en bon état, dératisation à jour
En cas d’achat de fumier de volaille réservez son épandage pour les cultures, avec enfouissement, et par temps non venteux.
7. FMSE
Le FMSE est un fonds national d’indemnisation qui peut compenser des mortalités en lien avec diverses maladies, dont le botulisme. Pour 2023 et 2024, l’adhésion était proposée en option sur votre appel de cotisation GDS.
Pour 2025, la proposition d’adhésion au FMSE vous a été envoyée séparément courant juin : pensez à nous retourner votre cotisation. Il est nécessaire d’être adhérent 2 années de suite pour pouvoir bénéficier d’une indemnisation en cas de perte.