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Maladies vectorielles : une pression croissante
Maladies vectorielles : une pression croissante
Avec un foyer de Maladie Hémorragique Epizootique (MHE) déclaré en Loire-Atlantique ce lundi 19 août sur la commune de Saint Herblon, des suspicions en Maine et Loire et une progression rapide de la Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) dans le nord-est, le GDS appelle à la vigilance.
Des émergences ou ré-émergences récentes.
La MHE est apparue en France en septembre 2023, avec un impact très important sur le sud-ouest, tant par les pertes que par les coûts engendrés. Après une pause hivernale, la maladie a repris son évolution, avec 42 nouveaux foyers la semaine dernière, pour un total de 4417 foyers reconnus en un peu moins d’un an.
La FCO demande elle aussi une attention particulière. Cette maladie touche les petits ruminants (maladie de la langue bleue) mais aussi les bovins et possède de nombreux sérotypes différents. La FCO-8 (sérotype 8) est présente en France depuis 2008, mais un nouveau variant de ce sérotype 8 est apparu en Aveyron en août 2023, avant de s’étendre également au sud-ouest du pays, dépassant également les 4000 foyers. Le sérotype 3 de FCO est apparu en Hollande en septembre 2023, avant une progression rapide à travers le Luxembourg, l’Allemagne, l’Angleterre, la Belgique, et une première détection en France le 5 août 2024, dans un élevage du Nord. En une semaine, le ministère recense 41 foyers de FCO-3 et leur nombre devrait considérablement augmenter dans les semaines à venir.
Des contraintes réglementaires pour les mouvements.
MHE et FCO-3 étant considérées comme maladies émergentes, l’Etat a mis en place une réglementation aux mouvements afin de limiter leurs extensions. Des zones régulées (ZR) délimitent un périmètre de 150 km autour des foyers.
Au sein d’une zone régulée, aucune contrainte réglementaire n’est appliquée aux mouvements.
Mais pour sortir d’une zone régulée vers une zone indemne, les animaux doivent être désinsectisés et obtenir, 14jours plus tard, un résultat favorable à la recherche des virus (MHE ou FCO) par PCR.
La Loire-Atlantique, le Maine et Loire et la Vendée sont en zone régulée MHE, les contraintes s’appliquent donc pour vendre des animaux hors ZR pour la MHE.
Les 5 départements de la région sont en zone indemne de FCO-3, les contraintes s’appliquent donc à l’achat d’animaux en provenance de ZR FCO-3. Soyez vigilants à ce que le certificat de désinsectisation et le résultat favorable PCR soient transmis avec les bovins en provenance de ZR FCO-3
Des virus différents mais les mêmes signes cliniques.
Les signes cliniques sont communs aux 2 maladies : hyperthermie, abattement, baisse d’appétit, hypersalivation, congestion et ulcérations de la bouche, voire de la mamelle, écoulement nasal et croutes au niveau du mufle, langue pendante (voire bleue chez les ovins), œdèmes au niveau de l’auge ou des paturons (boiterie).
Ces différents signes ne sont pas tous présents en même temps, et leur expression et leur intensité est très variables d’un élevage à un autre.
En cas de doute, faites appel à votre vétérinaire dans les meilleurs délais, pour établir un diagnostic de certitude et mettre en place les traitements adéquats. L’Etat prend en charge la visite de suspicion, ainsi que les analyses PCR au laboratoire départemental.
Des virus différents mais un vecteur commun, au pic de son activité.
MHE et FCO sont transmises par les culicoïdes, petits insectes piqueurs, dont l’activité est maximale autour du lever et du coucher du soleil.
La population de culicoïdes est à son pic entre les mois de juillet et novembre, chaque année et ne disparait pas durant l’hiver. Il faut donc s’attendre à une multiplication des cas dans les semaines à venir.
Quelle prévention mettre en œuvre pour éviter ces maladies ?
De manière non spécifique, tout ce qui peut contribuer à améliorer l’immunité des troupeaux sera un atout pour lutter contre ces 2 virus : ration équilibrée, eau en quantité et qualité suffisante, complémentation minérale et vitaminique et gestion du parasitisme.
De manière plus spécifique, alors qu’un vaccin contre le virus de la MHE n’est pas encore disponible pour le moment, il existe des vaccins contre la FCO, que ce soit le sérotype 3 ou le sérotype 8. Il s’agit là de la meilleure prévention que nous recommandons. Nous vous invitons à vous rapprocher de vos vétérinaires pour évaluer la mise en place d’une vaccination dans votre cheptel.
En tout état de cause, en dehors des foyers identifiés, la désinsectisation régulière et systématique du troupeau n’a qu’un effet trop limité pour être un outil de maîtrise collective.
Eleveurs, négociants, transporteurs, soyons tous vigilants, ensemble.